MultiMondes 1

   À l'heure où nous écrivons ces lignes, nous avons déjà reçu de nombreuses lettres de lecteurs de Dragon Magazine qui s'enthousiasmaient ou s'inquiétaient du changement de titre et donc de magazine. Il y également, j'en suis certain, de nombreuses interrogations parmi nos nouveaux lecteurs, qui ne connaissaient pas Dragon Magazine et se demandent comment une nouvelle revue peut avoir des anciens lecteurs ! Pour vous tous, fidèles de la première heure ou nouveaux passagers de notre navire imaginaire, je vous propose un petit récapitulatif de la naissance de MultiMondes, laquelle commence par celle de Dragon.

Chronologie draconique

   Janvier 1991 : Dragon Magazine est à l'origine une revue américaine. Il s'agit d'un magazine consacré aux jeux de rôles, et plus particulièrement à Donjons & Dragons et autres jeux de la société TSR. Dragon existe aux États-Unis depuis 1975. Fabrice Sarelli (l'actuel directeur de publication de MultiMondes), qui connaît ce magazine depuis ses débuts, décide de prendre une license auprès de TSR pour en faire une version française.
   Juin 1991 : Parution du n°0 de Dragon Magazine VF. Pour s'adapter au marché de l'Hexagone, le concept de la version française est différent de son grand frère américain. Il s'agit de traduire les articles qui, à l'origine, s'adressaient uniquement aux joueurs de jeux de rôles, et de les diviser en deux parties distinctes. Premièrement leur substance (contexte, décor, histoires, etc.) ira dans la partie couleur, lisible par tous. Ensuite, les données techniques seront retirées et regroupées dans un article placé dans la partie noir et blanc du magazine, ne s'adressant qu'aux joueurs de jeux de rôles. Par ailleurs, il est décidé de réserver une place à la création d'articles originaux.
   Septembre 1991 : Parution du n°1 de Dragon. Le magazine, de par son "concept", est lisible par tout le monde. Les non-joueurs, qui seront de plus en plus nombreux à nous lire, ont accès à toute la partie couleurs (les 2/3 du magazine), alors que le spécialiste des jeux de rôles trouve des éléments qui le concernent plus spécifiquement dans le tiers noir et blanc. Cette formule permet déjà d'attirer à Dragon de nombreux lecteurs qui ne sont pas des joueurs mais de "simples" amoureux d'imaginaires.
   Décembre 1995 : Le n°27 de Dragon Magazine est un numéro transitoire. Alexis Lang, jusque-là rédacteur en chef de la revue, quitte ses fonctions pour la micro-informatique. Il est remplacé par Olivier Noël (mais l'assistant de rédaction, Luc Masset, reste le même, et il est toujours là (NDF : jusqu'en novembre 1999)).
   Février 1996 : Le n°28 de Dragon Magazine est le premier de la nouvelle formule. Nouvelle direction artistique, format agrandi, plus de place pour les illustrations, présence de fonds de pages, etc... À partir de ce numéro, la ligne rédactionnelle se modifiera. Le magazine contiendra de plus en plus d'articles et d'illustrations de créations françaises, et s'ouvrira à des sujets imaginaires sans rapport direct avec les jeux de rôles.
   1997 : TSR, la société qui édite Dragon Magazine US connaît une grave crise économique. La version américaine de la revue va même cesser de paraître durant quelques mois, avant de revenir dans une nouvelle formule empruntant beaucoup à la version française (surtout dans sa présentation). Les problèmes économiques de TSR ralentissent d'autant la production d'illustrations et d'articles.
   Mai 1997 : L'annonce du rachat de TSR par le géant de la carte à collectionner Wizards of the Coast est rendue publique. TSR subit de nombreuses restructurations. Le contrat de la version française court jusqu'en décembre 1998, après quoi il faudra le renouveler. À la rédaction, on réfléchit à cette échéance et après concertation, nous transmettons à TSR les conditions selon lesquelles il est envisageable de continuer à produire un magazine de qualité.
   Décembre 1998 : Nous avons de nombreux illustrateurs et auteurs, des contacts, et un certain savoir faire venant de plus de 7 ans d'existence. N'étant pas parvenus à un accord pour le renouvellement de Dragon, nous décidons de fonder notre propre magazine.
   Février 1999 : C'est la même équipe (illustrateurs et auteurs), avec des recrues supplémentaires, qui vous propose MultiMondes n°1, la revue que vous tenez entre vos mains.
   L'avenir : Ce sera à nous de le construire... et quand je dis nous, je parle de vous et de nous !

Quelles sont les différences entre Dragon et MultiMondes ?

   • Dragon était un produit sous license TSR, MultiMondes est indépendant, il n'est pas publié par un groupe de presse, mais par Hexagonal (un éditeur/distributeur de jeux).
   • MultiMondes laisse plus de place aux illustrateurs français, et propose plus d'illustrations originales.
   • MultiMondes permet un plus grand choix de sujets, ainsi pourra-t-on y parler de Sherlock Holmes, ou de western sauce fantastique (façon Deadlands), ce qui était difficile avant car ça ne cadrait pas avec l'image de TSR.
   • Il sera plus facile de parler d'univers qui ne sont pas riches en illustrations, car nous les ferons faire par des artistes français.
   • Nous n'avons plus à placer nos articles dans les mondes de jeux de rôles développés par TSR. Nous pourrons créer nos propres univers imaginaires.
   • En ne proposant qu'un dossier au lieu de trois, nous avons choisi de suivre deux nouvelles voies. Premièrement, mieux approfondir nos sujets en créant des dossiers conséquents (tel ce dossier Explorateurs). Deuxièmement, en dehors du dossier, vous trouverez de nombreux articles indépendants afin d'avoir un panel d'ambiance plus important au sein d'un même numéro.
   • Nous allons pouvoir réaborder certains sujets, tels les elfes, en nous débarrassant des contraintes propres à AD&D et donc parler des elfes tels qu'ils existent dans les nombreux romans, jeux et BD.

Ce qui existait dans Dragon et qu'il n'y a pas dans MultiMondes

   • Les billets Dragon. Ce système avait connu sa gloire entre 92 et 96. Beaucoup de lecteurs les collectionnaient, mais il devenait difficile de les utiliser tant les différences de "fortunes" entre nouveaux et anciens lecteurs étaient énormes. Après la disparition du Trésor du Dragon, les billets n'avaient plus leur utilité que dans la Quête du Savoir. Celle-ci terminée, il était temps de tourner la planche (à billets).
   • L'Année de l'Orc et la Banque des Dragons. Elles sont remplacées par le Concile des Mages, qui vous proposera un grand jeu sur toute l'année 1999, et publiera les oeuvres que vous nous enverrez.
   • Légendes & Oracles. Cette rubrique a fait le bonheur de nos lecteurs durant deux ans. Nous avons décidé d'utiliser ses pages pour un scénario, une "rubrique" qui au vu de votre courrier était attendue depuis longtemps.
   • Le Ciné. L'actualité cinématographique est très exigeante en termes de date de sortie, ce qui créé des difficultés pour voir les films et pouvoir les critiquer dans les délais de bouclage du magazine. C'est pourquoi la rubrique cinéma va devenir une rubrique irrégulière qui n'apparaîtra que lorsque l'actualité le réclamera, et le permettra.
   • La Pointe du pinceau. Nous avions tout au long des 46 numéros de Dragon fait le tour du sujet. Nous remplaçons donc cette rubrique par le Making Of (voir ci-dessous) qui apparaîtra de manière irrégulière..

Ce qui est nouveau dans MultiMondes

   • La rubrique jeux. Elle nous permettra de parler de jeux qui nous ont séduits, qu'ils soient de rôles, de plateau ou même de société.
   • La Making Of. Découvrir la fabrication de quelque chose qui est en rapport avec l'imaginaire. Par exemple : un jeu micro, un roman, une épée, un dessin, une série télé d'animation, etc...
   • Le Concile des Mages. C'est notre grand jeu pour 1999, tout comme nous avions la Quête du Savoir pour l'Année de l'Orc en 1998. Le jeu lui-même sera différent, beaucoup plus visuel, avec moins d'énigmes casse-tête.
   • Mondes imaginaires. Cette rubrique vous invite à visiter un monde imaginaire, qu'il vienne du roman, de la BD, du cinéma ou même de la micro.
   • Le scénario. Voilà longtemps que les joueurs de jeux de rôles nous en réclamaient, les non-joueurs nous affirmant qu'ils prenaient plaisir à les lire.
   • Les encadrés. Ils seront plus nombreux, qu'ils concernent des produits ou qu'ils soient des petits articles indépendants.

Et les anciens numéros de Dragon ?

   Dans quelques mois, nous ne pourrons plus les vendre. Il nous reste encore des exemplaires de tous les numéros (sauf le 0 et le 1), il faut faire vite pour compléter votre collection. (NDF : cette offre s'est terminée le 30 juin 1999 !)

Comment participer à MultiMondes

   Tout d'abord en nous écrivant pour nous faire part de vos remarques, critiques, ou commentaires, qu'ils soient positifs ou négatifs (pour autant qu'ils soient constructifs). Nous leur répondrons dans le courrier des lecteurs.
   Deuxièmement en participant au Concile des Mages et en nous envoyant vos oeuvres.
   Troisièmement en nous faisant part de vos envies ou idées d'articles, de dossiers.
   Quatrièmement, en écrivant des articles et en nous les envoyant. vous serez peut-être alors contacté pour écrire dans MultiMondes ! Nous faisons bien sûr la même proposition aux illustrateurs.
   C'est tout pour cette première rubrique courrier de MultiMondes, rendez-vous dans le numéro 2.

 
MultiMondes 2
Le jeu des 7 erreurs

   Cher Dragon Magazine, Imagine, Casus, Interview, Nouvel Obs, Vidéo X, qui que vous soyez !
   Fidèle lecteur de votre revue depuis le premier numéro (l'autre premier numéro, enfin, vous me comprenez), je me suis toujours trouvé fort satisfait de son excellente tenue technique, et ce malgré la complexité de la fabrication d'une publication haute en couleur et basée sur la richesse des illustrations. De même, vos articles sont aussi rigoureux que possible, compte tenu de votre propos, qui est l'imaginaire (et qui par définition est peu rigoureux), ce dont je vous félicite.
   Voilà pourquoi j'ai eu du mal à en croire mes yeux lorsque, dans Imagine n°1 (et dernier si j'ai bien compris), à la page 38, j'eus le déplaisir d'être confronté à deux énormes erreurs, que j'espère dues à la précipitation d'un bouclage chaotique :
   • Tout d'abord, dix couvertures de livres étaient figurées de part et d'autre de cette fameuse page 38, consacrée à une bibliographie "explorateurs du XIXème siècle". Sur ces dix couvertures, cinq étaient similaires, pour ne pas dire identiques, Elle-qui-doit-être-obéie de H. Rider Haggard, ouvrage dont du reste il n'est pas fait mention dans l'article. On peut comprendre que le symptôme du copier-coller a pu encore frapper. Plus gênante est la seconde erreur.
   • "Indiana Jones : Comment ne pas parler des 3 excellents films de Georges Lucas...". Sans vouloir ramener ma science de cinéphile, il me semble savoir que le sieur Lucas, tout talentueux qu'il puisse être, n'est point le réalisateur de la série des Indiana Jones, mais uniquement le coproducteur. Mais votre erreur est bien compréhensible car nul n'a retenu le nom de l'obscur tâcheron qui se chargea de la mise en scène et qui est sans doute retombé dans l'oubli depuis : un certain Steven Spielberg.
   Bon, trêve de moquerie, la critique est aisée et l'art est difficile. Je vous souhaite une bonne continuation et prie pour que le démon Kopiraïth épargne désormais votre maison.
   Que la Force soit av...
   Tiens, mais que me veut donc cet avocat ?

Stéphane Pierrejeu


   Évidemment, je pourrais expliquer que nous avions organisé un jeu des 7 erreurs, ou encore que le responsable a été envoyé dans nos oubliettes, mais c'est faux ! Concernant la première erreur, celle des 5 couvertures identiques, elle n'apparaissait pas sur les impressions numériques qui nous servent à vérifier qu'il n'y a pas de problèmes ! Quand nos investigations seront terminées, et la cause déterminée, cela ne se reproduira plus. Pour votre part, vous auriez dû voir qu'il s'agit du premier livre cité, dans le paragraphe consacré à Allan Quatermain, puisqu'il contient les romans relatifs aux aventures de cet explorateur légendaire.
   Concernant la seconde erreur, elle m'est entièrement imputable. Lorsque j'ai écrit ce petit encadré, je venais de relire un ouvrage consacré à ILM, la société d'effets spéciaux de Georges Lucas. Aussi en ai-je oublié Spielberg et mis Georges Lucas en tant que réalisateur. Nous avons tellemnt l'habitude de parler de l'un et de l'autre (car ils partagent, en plus d'une amitié, de nombreux projets), qu'ici personne n'a relevé l'erreur. Mais rassurez-vous, j'ai eu Steven au téléphone, et il ne m'en veut pas du tout.
   Au fait, ce n°2 se nomme MultiMondes, et malgré les rumeurs, nous ne changerons pas de nom à chaque numéro !

 
De Imagine à MultiMondes

   Salut Drag... MultiMondes !
   Non ! Cher Dragon (j'ai vérifié l'ours, celui qui lit mon courrier est toujours mon dragon adoré... tu n'as pas beaucoup changé de ce point de vue). Non ! Ne fais pas comme pour les autres lettres des pauvres provinciaux comme moi : ne jette pas cette lettre ! Elle est exceptionnelle !
   Bon, c'était pour retenir ton attention, elle n'est pas exceptionnelle...    Voilà donc bientôt deux ans que je te lis, et avec toujours plus de passion et de plaisir. Bref je t'adore. Mais j'ai quelques reproches et propositions à te faire, et questions à poser.
   • Sache que j'ai reçu Imag... MultiMondes n°1 le 3 mars 99 ! (presque un mois de retard)
   • Pourquoi 1 franc de plus ?
   • Pourrais-tu, dans les scénarios, donner des conseils pour leur adaptation à tous les niveaux et jeux de rôles possibles ?
   • Pourrais-tu faire un dossier nain ?
   Bon à part ça [...] les illustrations vont de mieux en mieux pour la qualité et le nombre, et aussi les articles pour la compréhensibilité et la qualité... Hormis la disparition de Légendes & Oracle, c'est un très bon changement.

Raphaël Lerbour (86)


   Concernant les reproches, le premier que tu nous fais est l'occasion d'expliquer le retard et le changement de nom. En décembre 1998, nous annoncions, dans le dernier numéro de Dragon Magazine, le 45, que nous allions changer de nom et nous appeler Imagine. Avant, nous avions vérifié que cela ne posait pas de problèmes avec les noms déjà déposés à l'Institut National de la Propriété Industrielle (On peut y déposer des noms et des logos, ce qui amène à bien des excès, car tous les mots commencent à être déposés. Dans quelques années, vous ne pourrez plus prononcer un mot sans devoir des sous à quelqu'un ! Ne riez pas, certaines personnes gagnent leur vie en déposant tout un tas de mots - genre Tempête, Auto, Image, etc. - et en attendant qu'une société veuille l'utiliser et lui paye des droits ! Je sais c'est grotesque mais la loi est ainsi faite).
   Après vérification, le mot Imagine n'avait pas été déposé dans le domaine qui nous intéressait et nous avons donc tranquillement annoncé notre nouveau nom. Hélas, l'esprit un peu fleur bleue, nous avons tardé à le déposer, pensant qu'en l'annonçant personne n'allait s'amuser le faire à notre place... Erreur !
   Fin janvier, un courrier recommandé arrive à la Rédaction. Le service juridique de Flammarion nous annonce qu'ils ont déposé, début janvier, le mot Imagine dans le domaine qui nous intéresse et qu'il n'est donc plus question que nous puissions nommer ainsi notre magazine ! Bien sûr, ça nous a fait un choc et au départ nous n'y avons pas cru, nous avons contacté le service juridique de l'éditeur Flammarion afin de comprendre. Ils nous expliquèrent qu'ils avaient un projet d'une gamme de romans portant le nom Imagine. Que ce projet datait d'il y a longtemps mais qu'ils n'avaient pas pu le déposer plus tôt ! Il a fallu de fait trouver un autre nom, vérifier s'il était protégé, le déposer (une fois mais pas deux !), puis refaire la maquette de la couverture, de l'édito, et du courrier. Nous avons ensuite négocié de pouvoir porter les deux noms Imagine et MultiMondes sur le n°1 afin de ne pas trop dérouter nos lecteurs (ce qui nous a été accordé par le service juridique de Flammarion). Le tout a fait que le numéro est finalement sorti en kiosques le 10 mars au lieu du 10 février !
   Concernant le franc supplémentaire, il faut savoir que le prix de production du magazine augmente tous les ans mais que jamais en 7 ans nous n'avions répercuté ces augmentations sur le prix de vente. Il faut un début à tout, et nous avons été amenés à l'augmenter légèrement (de l'ordre de 3 %).
   Pour les scénarios, il est difficile de donner des conseils pour tous les jeux de rôles et tous les niveaux, les pavés techniques nécessaires occuperaient plusieurs pages. Néanmoins, nous nous efforçons de placer l'intérêt de nos scénarios plus dans l'intrigue et les idées que dans les monstres, car il est plus facile d'adapter une idée à votre jeu que des caractéristiques.
   Enfin, en ce qui concerne les nains, nous envisageons bien entendu, dans un futur proche, de consacrer un dossier à ce peuple qui est un élément majeur de l'heroic fantasy.

 
MultiMondes 3
En direct de la Rédaction

   Pffffouuuuuillouiouille ! Que c'est compliqué ! Dragon, Imagine, MultiMondes..., les numéros 0 et 1, le vrai-faux n°1... Je pensais pourtant avoir assez bien saisi la situation et v'là, patatrac : le guide de la partie N&B (page 67) annonce que je suis en train de lire le n°1 et que le prochain c'est le 3 ! ??? ? !!! Donc le numéro d'avant, c'était le n°0 d'Imagine/MultiMondes (ou le n°2, il faut bien qu'il soit quelque part) ? C'est pourquoi j'ai fait ce petit aide-mémoire que je complète au fur et à mesure :

Table de conversion
(Niveau 50, liste de sorts : lecture de l'énochien archaïque millénaire)
  Dragon Mag Imagine Mag MultiMondes
juillet-août 91 0 - -
septembre 91 à janvier 96 1 à 27 - -
février 96 à janvier 99 28 à 45 - -
février-mars 99 (46) 1 (0)
avril-mai 99 (47) (2) 1
juin-juillet 99 (48) (3) 2 3
août-septembre 99 (49) (4) 3 4

   Tiens au fait, j'ai fait un an de chinois au lycée, et même si cette langue est différente du japonais, il me semble que les idéogrammes de l'interview du ninja sont à l'envers !

Laurent Lemoine (94)


Olivier Noël à la cantonnade : Luc, on a encore reçu une lettre du lecteur fou.
Luc Masset : Lequel ?
ON : Tu sais : Laurent Lemoine, celui qui écrit des pages à la sortie de chaque numéro. Il est plutôt sympa comme gars d'ailleurs.
LM : C'est vrai qu'il est sympa. Et qu'est-ce qu'il dit dans la lettre ?
ON : Qu'on s'est plantés dans le sommaire noir et blanc du numéro 2.
LM : Plantés ?
ON : Attends, je regarde...
[Bruit de pages tournées frénétiquement]
ON : Bloody hell ! Il a raison, on annonce qu'on est dans le numéro 1.
LM : Ça fait parti des petits bugs qu'on trouve de temps en temps.
ON : Ouais, m'enfin j'avoue que ça crispe. On relit chaque page entre 8 et 10 fois, et on arrive à avoir des petits trucs comme ça qui m'énervent
LM : Bah, faut avouer qu'il fallait le voir !
ON : Pas faux, ça. A croire qu'il a que ça à faire le Lemoine.
LM : Je crois qu'il est étudiant.
ON : Ça m'étonnerait pas qu'il rate ses examens s'il passe ses journées à nous chercher des poux dans la page.
LM : Tu vas rire : ses examens il les a ratés l'année dernière.
ON : Tiens, qu'est-ce que je disais!
[Pause]
ON : Le truc, c'est qu'à la limite... Bon, il cherche les petits défauts, je veux bien...
LM : Et puis au moins, ça prouve qu'il lit tout le magazine
ON : D'accord. Mais il se contente pas de les chercher, en plus il prend un malin plaisir à nous les faire remarquer !
LM : Son idée c'est peut-être de nous rendre service ?
ON : En se foutant de nous ? Parce que, excuse-moi, mais son tableau c'est pas fait pour nous rendre service, c'est fait pour se foutre de nos poires !
LM : Et...
ON [coupant Luc] : Et je te parle même pas de cette histoire d'idéogrammes. Parce que nous expliquer qu'un élève débutant en chinois - c'est-à-dire même pas en japonais - est capable de voir qu'on a passé les idéogrammes à l'envers ! C'est de ma faute si le maquettiste ne parle ni chinois, ni japonais, ni coréen, ni quoi que ce soit ?
LM : On pourrait peut-être dire que la personne qui les a faits avait les pieds au plafond ?
ON : Ben de toute façon je peux pas lui dire que moi j'ai pas que ça à faire, que je parle pas chinois non plus, et que chercher la petite bête c'est pas mon hobby principal.
LM : Ben ouais. Et puis il est quand même marrant Laurent Lemoine.
ON : Peut-être, mais tu sais, souvent ce genre de personnage, j'appelle ça des comiques, pas des humoristes. Or, un comique, ça manque profondément d'humour !
LM : Ça serait quand même dommage de pas passer sa lettre !
ON : Mouais t'as raison, mais il va falloir trouver quelque chose de rigolo à dire, ou faire une bonne répartie. M'enfin, faudrait pas qu'on vexe Laurent, c'est pas dans nos habitudes d'être méchants ou secs. Et puis les lecteurs pourraient eux aussi prendre mal la chose.
LM : Je m'en fais pas pour toi : tu trouveras bien quelque chose...

 
Humour ?

   Votre prochain numéro [NDLR : donc celui que vous avez entre les mains] est consacré à la Guilde des Verdutians et je le déplore, car la guilde du Grand Réveil est la seule digne d'intérêt; comme les esprits avisés n'auront pas manqué de le remarquer. [...]
   Ça manquait déjà dans Dragon et ça manque toujours dans MultiMondes, je parle d'aides de jeu réellement utilisables dans un jeu de rôles comme c'est possible dans la version US de Dragon. Pensez aux joueurs qui veulent jouer avec un peu de sérieux et ne veulent pas d'escargots-garous dans leurs campagnes. Ces enfantillages prennent de la place dans votre magazine et cette place pourrait être mieux employée. Lorsque je veux un magazine rigolo, j'achètes Fluide Glacial. Il se trouve que je pense (à tort ?) que MultiMondes est un magazine pour ceux qui sont intéressés par le jeu de rôle et la science-fiction et que je ne suis pas le seul à penser ce que je dis.

Thomas Daudigny (91)


   Tout d'abord, je comprends que les mages en herbe qui ont choisi une autre école que celle des Verdutians fassent un peu la tête, mais notre choix n'est pas innocent. Tout d'abord, 24 % des lecteurs inscrits au Concile des Mages ont choisi l'école des Verdutians ! C'est celle qui a recueilli le plus de suffrages. De plus, c'est celle dont les membres sont les plus actifs. J'entends par là que nous avons reçu pléthore de dessins et de documents sur cette école. Personnellement, je n'ai rien contre l'école du Grand Réveil et je serai tout à fait prêt à lui consacrer un numéro, comme à toute autre école.
   Concernant le deuxième point de votre lettre, la chose est plus complexe qu'il n'y paraît. Tout d'abord, je rappelle que le n°2 de MultiMondes était celui d'avril et que la tradition que nous avons décidé de suivre (déjà à l'époque de Dragon) est celle des "poissons d'avril". Aussi, chaque numéro sortant en avril contient quelques articles plus délirants que d'habitude, histoire de perpétuer la tradition. Dans notre n°2, il s'agissait de l'article sur les garous et de celui sur les Quarxs. Nous ne pensons pas qu'il s'agisse de place perdue ! Faire sourire, à partir du moment où nous restons dans l'imaginaire, me paraît aussi intéressant que de faire rêver.
   Pour ce qui est des aides de jeu, il en existe de deux sortes. Tout d'abord les aides de jeu informatives, de "background". C'est ce type d'article que nous publions, car ils ont l'avantage d'être utilisables par tous les maîtres de jeu avec un minimum d'effort, et par tous nos lecteurs non joueurs (et ils sont une grande partie du lectorat). Le second type d'aide de jeu est l'aide technique. Il s'agit essentiellement de règles supplémentaires. Leur principal défaut est qu'elles ne s'adressent qu'à un lectorat très restreint, composé de ceux qui pratiquent le jeu choisi.
   Je ne pense pas que MultiMondes soit un magazine de jeux de rôles et d'amateurs de SF. C'est un magazine sur l'imaginaire (SF, fantasy, fantastique), le légendaire et l'aventure, qui est lu en grande partie par des joueurs de jeux de rôles et des rêveurs. Aussi laissons-nous le soin aux journaux spécifiquement jeux de rôles (Dragon US est la revue officielle de TSR/Wizards of the Coast et ne parle que de AD&D, ce qui fait qu'elle n'est lisible que par des joueurs de ce jeu; un concept difficile puisque la revue a même cessé d'exister durant quelques mois) et aux éditeurs de jeux de rôles de publier des articles très techniques pour privilégier le décor de campagne et l'outil imaginaire pour maîtres de jeu.
   Ce que j'espère pour MultiMondes, c'est que les joueurs de jeux de rôles continueront à trouver l'inspiration avec laquelle ils feront rêver leurs joueurs (le scénario par exemple), et que pour tous les autres il sera un billet de première classe pour l'imaginaire.